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Les Vers de Terre glissent sur le Papier et apprennent à Ecrire

Dimanche 21 février 2010 à 12:24

Tu sais, j'ai écrit avec le stylo plume des grands deuils. J'avoue être profondément individualiste, même si un train qui déraille me fait pleurer, mais les larmes de crocodile n'effacent rien, et j'oublie. J'ai fait mon enterrement et le deuil d'un morceau de moi. Il s'appelait "retour vers un endroit possible". Il ne s'appelle plus, grignoté, raboté, déchiré. Plus de cris, plus de larmes. Je mangerais des bonbons piquants qui me feront pleurer, grimacer, d'une façon si naturelle qu'on ne verra pas la différence avec mon visage. Et le conditionnel des possibles qui s'envolent reviendra peut-être se transformer en présent. Mais tu peux comprendre que je suis fatiguée et que les larmes que je croyais pouvoir se tarir, reviennent et m'abiment. Parfois je me sens sale. Pensées impures. Alors je respire et je réprime. Je me regarde dans les yeux du miroir, parfois, j'arrive à soutenir mon propre regard. Parfois non. Avant, j'imaginais être Alice au pays des merveilles. J'étais passée du mauvais côté du psyché. J'ai arrêté d'imaginer ce que ma vie aurait pu être si j'avais su jouer du piano, faire du roller et de la danse, sourire pour de vrai. Si elle avait été différente. Si je n'avais pas menti. Une fois et pour le restant de nos jours.

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"Il ne suffit même pas
d'avoir des souvenirs.
Il faut savoir les oublier
quand ils sont nombreux,
et il faut avoir la grande patience
d'attendre qu'ils reviennent."

Les cahiers de Malte Laurids Brigge
Rainer Maria Rilke

Lundi 8 février 2010 à 12:39

Une chanson.

L'incompréhensible.

[Un voeux a été fait dans un inexplicable moment, était-ce du bonheur ? C'est trop grand, trop inconscient. Et toi, là, tu ne sais plus si tu dois continuer tout droit ou repartir dans les virages, car finalement, les phrases restent en suspens et et et l'équilibre est rompu. On dirait qu'il est là pourtant. Mais il s'exalte pour le plaisir de se montrer, pas pour le ressenti de se vivre. Oui, (se vivre). Tout seul. Ne pas y aller de main morte. Se donner une chance à soi-même. Alors c'est ça leur vie ? Le narrateur omniscient ne dit plus rien, il a laissé tomber le fil d'Ariane. Le chemin s'est perdu dans les entre-faits, les entrelacs, les entre-nous et les entrez pas ! Non, n'entrez pas. Tout est si moche à l'intérieur. Tumulte des hésitations, les boîtes sont toutes ouvertes, ça ressemble au moment des possibles. Mais ça ne fait que ressembler. Quand tu vois les longues années, essayant de te projeter, mais tu as été, et toujours tu seras, le chien dans un jeu de quilles. Bien sûr qu'ils ne le savent pas ça. Ils pensent t'avoir accepté, plus ou moins, moins plutôt que plus, mais tu t'en fout. Tu vois loin et surtout, tu vois mal. Mal comment. Comment ça sera là-bas, sur le chemin tracé tout droit. On dirait que la route est plate, et tu voudrais ne pas t'en faire. Mais leur monde d'illusions ne t'a pas eu. Tu imagines plus que tu ne vois, c'est vrai, les creux et les bosses, leurs espoirs et la réalité. Il n'y a pas d'issu. Tu n'es qu'un stylo plume bon à écrire des mots péchés qui ne font que tache sur le papier. Il est où le poème préparé ? Envolé. Les limbes, tu connais ? Tu devrais.
]

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